(Désespoir - peinture d'Edvard Munch)
LE VIDE SIDÉRANT
Les rues bruyantes des villes
dangereuses et cruelles
ont creusé en mon âme
un sillon si profond
que s'y enlisent parfois
toutes mes idées claires
ainsi que les mots qui les composent
enduit de lumière froide
de miasmes bitumineux
je n'arrive plus à raisonner
je n'impute et ne suppute
n'induis et ne déduis
n'écoute et ne dis plus rien
je perds tous mes moyens
proprement humains
je régresse malgré moi
en un zombie machinal
répétitif et condamné
à errer sans espoir
à travers les replis tordus
et les ruines asphaltées
de la joie écrasée